Aux Amateurs de Réussites

Hier, en fin de soirée, nous avons eu l’idée de regarder des vidéos sur une chaîne Internet de concerts de Sitar. Qui dit Sitar pense Ravi Shankar. En 1956, lors de sa tournée aux États-Unis, ce virtuose se sent investi d’une mission : Faire connaitre la musique indienne en Occident. Dans les années 60 et 70, il est approché par des musiciens rock. En 1966, George Harrison du groupe des Beatles devient son élève. Il accompagnera même son maître au sitar sur Norwegian Wood.

Brian Jones des Rolling Stones jouera du sitar sur Paint it Black que l’on entend dès les premières notes. L’air du sitar continue à accompagner la voix de Mick Jaegger tout au long du titre. C’est la chanson, je pourrais l’écouter en boucle, rien que pour ses sonorités. Donovan, l’icône des Hippies, figurera parmi les artistes avec qui Ravi Shankar collaborera. Le maître du sitar aurait eu 100 ans ce 7 avril 1920. Il nous a quittés le 11 décembre 2012. Il est le père de la sublime chanteuse Norah Jones et de la merveilleuse Anoushka Shankar, son héritière au sitar.

Quand j’entends parler de Ravi Shankar, je pense au réalisateur bengali Satyajit Ray dont le film La Grande Ville (Mahanagar) de 1963 diffusé dans le cadre d’un Cinéma de Minuit est resté gravé dans ma mémoire. Ray a été comparé un Vittorio de Sica. Dans son œuvre, un autre de ses films m’inspire : Les Joueurs d’échecs (Shatranj Ke Khiladi). Sorti en 1977, il est tiré de la nouvelle éponyme de Munshi Premchand. Dans la distribution, on retrouve un certain Richard Attenborough (acteur dans La Grande Évasion et réalisateur du film Gandhi avec l’inoubliable Ben Kingley). Il y interprète le rôle du général James Outram, et Amjad Khan celui du roi d’Oudh, Wajid Ali Shah.

Se déroulant en 1856, l’intrigue illustre la vie et les coutumes du XIXème siècle en Inde. En toile de fonds se profile la rébellion indienne de 1857. Celle-ci puise son origine dans la politique d’expansion coloniale menée par la Compagnie anglaise des Indes orientales et les divisions des monarques indiens abusés.

Ces Joueurs d’Échecs sont d’une cruelle actualité. Alors qu’une crise profonde des valeurs secoue l’Humanité, la menace de la pandémie confine depuis plusieurs semaines plus de la moitié de la population mondiale chez elle, du moins dans la mesure où ce confinement peut être contrôlé. Notre Monde est en mutation. L’économie tourne au ralenti pour ne pas dire complètement arrêtée dans certains secteurs d’activité. Nous sommes sur le mode « Pause » pour beaucoup de nos contemporains. L’avenir nous semble flou et incertain pour certains d’entre nous. Quelques-uns saisissent des opportunités ; d’autres lancent leurs projets, n’ayant pas d’alternative pour survivre.

Que sera le Monde d’après ? Ira-t-on d’Échecs et Réussites ?

Les Échecs sont tout autant un jeu de stratégie militaire que de réflexion où « Gouverner, c’est prévoir ». Un bon joueur d’Échecs est appelé Maître voire Grand Maître International lorsque sa réputation et son classement ELO dépasse la barre de 2.500 points (depuis 1970).

Nos hommes politiques sont-ils de bons joueurs d’Échecs ? À un certain point, nous pourrions en douter. Les Échecs exigent de la concentration et de la prévention, la connaissance du terrain, la confiance en ses pièces et un sens aigu de la tactique de son adversaire. Il faut savoir lire les intentions de l’autre avant que celui-ci n’engage une de ses pièces. 

Être à l’écoute de son peuple a été l’une des principales omissions de nos dirigeants. On ne tient les rênes d’un pays qu’en restant au contact des préoccupations du quotidien. Était-ce ce que l’on a pu observer ces dernières années ? Il faut avoir une vraie vision d’un Destin Commun. Est-ce cela que nous avons partagé ?

Le Monde politique est un redouble Échiquier sur lequel toute fausse manœuvre met Échec et Mat.