Pour ne pas semer la zizanie

Gravure de Félicien Rops et illustrant le Squelette laboureur en hommage à la mort de Charles Baudelaire 1867

« Séparer le bon grain de l’ivraie » est une expression devenue populaire qui nous incite à faire un tri ou un choix entre des personnes ou des éléments, ou séparer le Bien ou du Mal, les Bons ou des Méchants. Elle nous vient d’une Parabole de l’Évangile selon Matthieu, chapitre 13, versets 24 à 30.

L’ivraie est une graminée envahissante qu’on appelle aussi mauvaise herbe ou zizanie. Ivraie vient du latin ebrietas, signifiant ivresse que l’on retrouve dans le mot ébriété. On attribuait à l’époque à l’ivraie des propriétés enivrantes qui en faisaient une plante dangereuse, un peu comme les effets de l’ergot du seigle qui provoquait des vertiges ou des hallucinations.

« Semer la zizanie » nous rappelle que la zizanie (du grec zizanion, mot d’origine sémitique signifiant division) est aussi une plante. Elle était considérée comme une « mauvaise herbe » semant la zizanie dans les champs de céréales. Au sens figuré, « semer la zizanie » (entre des personnes ou dans un groupe), c’est faire naître la discorde, les disputes. La zizanie peut conduire de la mésentente à la guerre, et de la guerre à la destruction. En effet, manger du pain préparé avec un blé «contaminé», pouvait faire tomber malade, parfois jusqu’à en mourir. «Semer la zizanie» pouvait donc avoir des conséquences mortifères pour ses proches.

Comment sortir grandis d’une crise pose le problème de séparer le bon grain de l’ivraie.

Chacun vit une crise selon son caractère, ses expériences, ses acquis, ses forces ou ses faiblesses. Les crises nous apprennent beaucoup sur nous-mêmes, notre capacité de résistance ou de résilience, nos rapports à autrui, notre faculté de nous adapter, notamment.

Les crises sont des révélateurs des dysfonctionnements de nos sociétés comme la maladie est le signal d’un déséquilibre dans notre corps, un message que nous envoie notre corps pour nous alerter.

Ces crises nous ouvrent à des choix. Il nous appartient de faire la part des choses et, comme je le répète souvent, séparer l’utile du futile. Dans la vie, il y a ce que nous avons réellement besoin pour subsister et ce qui nous apporte un plaisir immédiat mais qui pourra rester gravé dans notre mémoire.

De l’utile au futile, il n’y a qu’une lettre d’écart : le « F ». Le F vient du digamma grec dont le son peut être « F » ou « W ». C’est donc une lettre double comme le « Beth » hébreu qui se prononce « Bet » ou « Vet ». « F » est la 6ème lettre de notre alphabet. Le 6 est associé à l’arcane de L’Amovrevx (verbalisé en « Amoureux »). C’est la carte du choix. C’est également une équation qui donne : L’âme = 1.

En conclusion, le confinement ne nous a pas laissé de choix et nous avons dû nous en accommoder. Pour ce faire, il nous a fallu faire des choix. C’est le premier défi, à savoir séparer le bon grain de l’ivraie. Le déconfinement nous met devant un autre choix : comment sortir de cette crise. Là encore, nous devrons séparer le bon grain de l’ivraie. Si nous échouons à faire le bon choix, nous aurons alors semé la zizanie et cette zizanie-là pourrait bien être la dernière.