Impliqué depuis 1974
Quand les donneurs de leçons montent au créneau, on peut s’interroger sur leurs motivations.
Loin de moi l’idée de critiquer telle ou telle initiative, mais j’aime bien savoir à qui j’ai affaire. Je connais Fred Vargas de nom, nous sommes de la même génération. J’avoue que je ne suis pas un de ses lecteurs. Du roman policier édité sous le pseudonyme de Fred lui permettant de jouer sur l’ambiguïté du genre, elle s’est penchée sur l’état de la planète avec L’Humanité en péril en 2018.
On lui a reproché son soutien à Cesare Batistti, activiste et terroriste italien, également romancier.
Mais, on ne peut pas plaire à tout le monde, chacun de nous en sait quelque chose.
L’écologie m’interpelle depuis 1974, date à laquelle j’ai pu voter. En fait, c’était bien avant, un héritage maternel. Ma mère avait connu la guerre et l’occupation. Troisième enfant de parents apatrides (munis du fameux passeport Nansen), elle était née à Lyon, puis la famille s’était installée à Mulhouse en 1932. Elle y menait une existence « bourgeoise », mon grand-père y exerçant le métier de tailleur. Cela vous rappelle sûrement Les fantômes du chapelier et le personnage du tailleur arménien Kachoudas, interprété dans le film éponyme de Claude Chabrol par Charles Aznavour. Ceux qui me connaissent feront les liens.
En 1939, ma famille maternelle quitta Mulhouse pour Lyon, en août 1939, pour assister à un mariage. La guerre déclarée, ma mère et les siens se retrouvent bloqués à Lyon pendant toute la période de l’occupation. En exil forcé, ma mère gardera le souvenir perdu de sa jeunesse alsacienne paisible et protégée. Lyon restera pour elle une fracture avec cette peur de manquer, notamment du nécessaire en parlant de provisions. Elle avait également ce respect des autres. À la plage, elle ramassait nos déchets et nous incitait à le faire, parce que l’espace public n’est pas une poubelle. Étonnamment à moins que ce ne soit génétique, nos enfants ont la même attitude.
Alors quand ceux qui nous donnent des leçons ont été les mêmes qui gaspillaient les ressources et polluaient la Terre, cela me fait sourire plutôt jaune. N’y voyez pas une sinologie ! Mais du cynisme, oui !
Merci à Imagine 2050 pour cette vidéo de 4 :11 minutes « La 3ème Révolution » reposant sur un texte de Fred Vargas (écrit en 2008) et dit par Charlotte Gainsbourg : https://www.youtube.com/watch?v=w3qbkV-SdxQ