Info… Intox

En offrant un espace d’information libre et incontrôlé, Internet a éveillé la suspicion des gouvernements, des grandes entreprises, des groupes d’intérêts, des lobbies ou de personnalités publiques. La liberté d’informer n’inquiète pas seulement les dictatures ou les régimes autoritaires, les démocraties s’en méfient tout autant.

Toute vérité est-elle bonne à dire ?

En politique, il y a ceux qui savent mais se taisent ; et ceux qui ne savent pas mais parlent. Si la dire vérité était une vertu des politiciens, ils seraient actuellement tous au chômage. La politique est l’art du mensonge. Distiller de fausses promesses permet de s’assurer le soutien du peuple. Ne pas les respecter attise la colère de ce même peuple, si sa résignation n’a pas anéanti toute velléité de rébellion. Quelle que soit la situation, le pouvoir dispose de la force publique afin d’étouffer la sédition. Mais le moyen le plus efficace de maintenir le peuple en dépendance est la propagande.

Propagande et propagation partagent la même racine, celle de propager.

On entend par propagande une action systématique de diffuser sur une grande échelle une information, de faire adhérer à une idée, une doctrine ou une théorie politique afin d’influencer les masses, en modifiant leur perception des événements ou des personnes pour convertir, mobiliser ou rallier des partisans.

Un proverbe juif dit : « Avec un mensonge, on va très loin, mais sans espoir de revenir en arrière. »

Déformée, tendancieuse et parfois insidieuse, l’information habilement manipulée devient une désinformation qui répétée à l’envi se transforme en vérité acquise.

La propagande constitue une stratégie de communication pour un parti ou un pouvoir. Elle utilisera les techniques les plus poussées en psychologie, s’adressant prioritairement aux émotions plus qu’aux capacités de réflexion. Mode de persuasion des plus pervers en démocratie, la propagande politique peut compter sur l’arsenal que déploient les médias mainstream afin de conquérir le pouvoir ou le conserver.

Internet est-il pour autant fiable ?

La guerre de l’information se joue aujourd’hui sur la toile. Les lanceurs d’alertes sont devenus la bête noire de certains tenants du pouvoir et de l’économie virtuelle. En dévoilant des secrets jalousement gardés et dénonçant des scandales d’État, ces trublions échappent à toute mainmise. Pour les contrer, sont apparus les trolls chargés de polluer les réseaux par la provocation et l’injure ou décrédibiliser les lanceurs d’alertes. Les hackers auront la mission de pénétrer les réseaux et y installer des logiciels espions.

Recourir à l’Infox, à savoir faire passer pour de l’intox des révélations dont la divulgation serait dommageable à ceux qui détiennent un pouvoir, reste un des derniers contrefeux. Classées comme mensonges, ces informations comme leurs auteurs seront discrédités.

Recours ultime pour détourner l’attention du public de vérités dérangeantes est l’argument de la théorie du complot, inventée par la CIA. Être catalogué de complotiste vous range dans la catégorie des farfelus ou des menteurs.

Un conseil : Pour ne pas vous laisser embrouiller l’esprit, la meilleure des solutions consiste à éteindre vos radios et vos postes de télévision pour vous forger par vous-même votre propre opinion.