J’avais 20 ans et des souvenirs plein la tête

Charles est mort ! Oncle Charles, tu as tiré ta révérence, sans bruit, accompagné du chant de tes cigales, là-bas dans les Alpilles. Tes oliviers te survivront et donneront encore de leur huile aux reflets d’or.

Nous nous reverrons un jour ou l’autre

On te croyait indestructible, éternel, immortel. Mais la vie en aura décidé autrement. Une vie bien remplie, faite de joies, de bonheur, de tristesse et de tumulte. Sur ta vie, que dire ?

Nous avions le même sang dans les veines. Et lors de ce concert exceptionnel que tu donnas au Palais des Congrès pour l’Arménie en janvier 2000, j’étais là, au 13ème rang, fier et heureux de te voir et de t’entendre, deux présidents de la République au bas de la scène, Jacques Chirac et Levon Ter Bedrossian.

En 2004, ma mère Nelly nous quitta. En 2003, tu venais de publier un livre « Le Temps des Avants ». Un livre que Nelly ne lut pas, alors que pour la première fois tu la citais avec ses frères, Simon, Robert et Armand, dont tu disais être « très proches » à cette époque lointaine.

Cette proximité, je ne l’ai vécue que par procuration, par les anecdotes que nous racontait Nelly, ta cousine. Tu te rappelles que pour son mariage en 1954, elle et mon père n’avaient pas de voiture pour les emmener de l’appartement de la rue Mansart à la cathédrale de la rue Jean Goujon. Tu avais emprunté la voiture d’Édith et pris le volant du véhicule. C’est ainsi qu’ils profitèrent de la berline de Piaf et de Charles comme chauffeur.

Mes souvenirs personnels remontent à 1970. C’était l’année du baptême de Katia. Nous nous étions tous retrouvés à Montfort-L’Amaury. Je me rappelle la grande maison et son parc.

Puis, il y eut 1980, un de tes Olympias. Je passais une partie de mes après-midis dans ta loge. Nous parlions de moi, de mes projets, de la famille. Et cela me semblait simple et naturel. Je ne voyais pas en toi le monstre sacré, la vedette mais juste le cousin de ma mère avec qui je partageais des moments rares.

Tu vas nous manquer, même si nos rencontres furent fugaces. J’ai une pensée toute particulière pour tante Aïda, pour ton épouse Ulla et tes enfants Seda, Katia, Mischa et Nicolas ainsi qu’à leurs proches.

Je voudrais leur dire que quoiqu’il arrive nous sommes et nous restons du même sang, de la même famille et nous les aimons tous, partageant avec eux la souffrance de ton départ vers ce « Là-Haut », cet Au-Delà, où tu retrouveras les tiens.

Au revoir, Charles ! Moi, j’ai froid…

Note du rédacteur : Article publié le 1er octobre 2018