Mais est-ce mature… Pardon nature ?

Après trois mois d’attente, le feuilleton des municipales de 2020 est définitivement clos. Comme à leur habitudes les médias titrent sur une « vague verte », alors qu’ils devraient plutôt pointer l’abstention record, historique et inquiétante de 56 %.

Alors la vague « vague verte », arrêtons de divaguer !

Pour ma part, je comprends les abstentionnistes. Ils donnent un signal fort à une classe politique engluée dans ses compromissions qui devrait disparaître de notre quotidien. La professionnalisation de cette élite a rendu l’électeur méfiant et désabusé. Le clientélisme affiché de nos politiciens a creusé la fracture entre le peuple et les élus, ou tout candidat à une élection. La crise du Covid-19 n’a fait qu’aggraver la situation dans une ambiance délétère de mascarade en deux temps (printemps/été) sans les trois mouvements.

Hasard ou coïncidence, la vaguelette verte précède la réception à l’Élysée des membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), venus apporter au Président de la République leurs propositions. Ayant dû être habilement cornaqués par les gourous de l’Intransigeance écologique, il ne faut pas être Jérémie pour subodorer que l’éolien industriel aura le vent en poupe, alors qu’on devrait lui mettre un coup de pied dans le cul.

Ce qui m’exaspère avec les écolos de pacotille, c’est qu’ils ne connaissent rien de la Nature. Pierre Rabhi, Patrice Hernu ou Peter Wohlleben[1], notamment, sont il me semble bien plus crédibles qu’eux.

Prétendre que l’éolien industriel favorise la transition écologique est une ânerie monumentale, qui répétée à l’envi contamine l’esprit de la majorité de nos concitoyens à commencer par les plus jeunes.

Un mât de plusieurs dizaines de mètre, stabilisé par des milliers de tonnes de béton et constitué d’éléments non recyclables, n’a rien d’écologique. Des pâles, produisant des infrasons et des courants électromagnétiques perturbant les hommes et le bétail, ne me dites pas que c’est écologique. Les vaches ne souffrent pas de nocebo.  Ces mêmes pâles qui décapitent oiseaux, chauve-souris et tuent les insectes, trouvez-vous cela écologique ? La rotation de ces pâles créant un effet stroboscopique rendant malades les riverains est sans doute un bienfait écologique. Je n’aborderais pas l’aspect franchement inesthétique et visuellement polluant des ces grands ventilateurs inutiles.

Inutiles car leur production électrique est minime. EDF est forcé de racheter à l’exploitant le Kw au-dessus de sa valeur. Et pour couronner le tout, c’est vous qui payez la facture. Le comble est que certains de ces projets de parcs imbéciles passent par la destruction massive de forêts.

À qui profite ce crime ?

Tout d’abord à nos maires, séduits par le discours de camelots venteux et par l’argent mis sur la table, quand ce n’est pas en dessous. Le propriétaire du terrain, généralement heureux de pouvoir encaisser un pécule. Vu comment la France traite ses agriculteurs, pourrait-on leur reprocher de tomber dans le piège des industriels du vent ?

Le Jackpot est pour ceux qui se cachent derrière cette offre « mirobolante », ceux qui achètent les consciences de nos pseudo-écolos, à commencer par cet ancien ministre, animateur de télévision.

L’éolienne, c’est un peu comme la voiture électrique, un leurre pour ceux qui ne savent plus réfléchir, ceux pour qui leur petit confort technologique ne supporte pas le moindre sacrifice dans leur mode de vie, ces citadins passés au vert en cultivant sur leur balcon ou le jardin de leur résidence secondaire.

Écologiste tendance René Dumont[2], laissez-moi sourire quand des révolutionnaires, icônes de mai 68 se convertissent à l’écologie, et osent faire la morale à des virologues qui cherchent à sauver des vies. Mon sourire sera jaune, non par sinologie mais ironie.

Si c’est au pied du mur que se reconnait le maçon, c’est par son véritable amour de la Nature dans sa diversité que se révèle l’écologiste.


[1] Auteur de la Vie secrète des arbres

[2] Agronome français (1904-2001), engagé dans le développement rural des pays pauvres et l’écologie, Il est le premier candidat à s’être présenté sous l’étiquette écologiste à une élection présidentielle française, en 1974.